Dans ma mémoire (et sur google map),
l’hôtel de la Paix figure toujours muré.
Les parpaings, sous le marbre noir de l'enseigne, étaient
régulièrement recouverts de tags, de pochoirs ou d’affiches.
En 2009, l’artiste Kouka s’empare de cette devanture. Puis ses guerriers bantous sont engloutis par un
collage de Jana & Js (photo d’ouverture, prise en juillet
2011).
Aujourd’hui, à la place de l’hôtel il n’y a plus rien. Un
reste de mur carrelé et un terrain béant.
La société immobilière de la ville de Paris va y ériger ça : un immeuble de 18 logements avec 30 m2 de panneaux solaires en toiture-terrasse.
Les pelleteuses étaient annoncées depuis 10 ans ou presque.
Un arrêté de péril est pris en 2003 et
l’immeuble déclaré insalubre. Il en faut plus pour arrêter l’hôtellerie. Des
plafonds s’effondrent, des associations se mobilisent, un locataire meurt de
froid : pas question de fermer. Dans ce bouge, une chambre de 10m2 se loue 744 € par mois.
Jusqu’au vendredi 4 juin 2004, quand un architecte de la préfecture de police constate que le bâtiment menace de
s’effondrer. Dans la nuit, les CRS font évacuer l’immeuble : une
soixantaine de personnes, dont une trentaine d’enfants se retrouvent dans un
gymnase. Des pillards en profitent pour faire le tour des chambres. Les
familles locataires sont relogées dans d’autres hôtels dès le lendemain.
L’hôtel de la Paix ne
rouvrira jamais. Il a aujourd’hui définitivement disparu.
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